L’étude sera menée par l’Unité de Recherche Clinique de Nanoro (URCN), dans le centre-ouest du Burkina Faso, à 90 km de Ouagadougou, la capitale. Le paludisme est le principal problème de santé publique et représente un fardeau important, en particulier pour les femmes enceintes et les enfants. Il est la première cause de consultation (35,1%), d’hospitalisation (40,8%) et de décès (37,5%). Les communautés dans lesquelles l’essai clinique sera mis en œuvre sont facilement accessibles et coopératives, et une collaboration de longue date entre URCN et les acteurs locaux. L’URCN dispose d’un système de surveillance sanitaire et démographique (SSDS) qui couvre une population d’environ 60 000 personnes dans 24 villages, y compris la zone de couverture de l’étude facilitant l’identification, la sélection et le suivi des participantes à l’étude.
Mali : Bougoula-Hameau et San
Le recrutement se fera sur deux sites : Bougoula-Hameau, à environ 400 km au sud de Bamako et San à environ 440 km au nord-est de Bamako. Bougoula-Hameau a une population d’environ 80 000 personnes et a été le site de plusieurs essais cliniques tels que les essais d’efficacité de de PA chez les adultes non enceintes et les enfants, un essai financé par l’EDCTP sur le traitement répété de la PA (www.wanecam.org), et d’autres projets de recherche. La transmission du paludisme est plus intense pendant la saison des pluies, de mai-juin à novembre, avec un pic saisonnier en octobre. Le centre de santé de San dessert une population d’environ 160 000 habitants. Plusieurs études sur le paludisme pendant la grossesse ont été menées sur ce site. Les plus récentes comprennent un essai clinique financé par l’EDCTP sur la sécurité et l’efficacité du dépistage et du traitement intermittents par rapport au traitement préventif intermittent chez les femmes enceintes (TPIp) avec de la sulfadoxine-pyriméthamine (SP) et une étude d’efficacité in vivo sur le TPIp avec SP (IPTp-IST, NCT01084213).
L’essai clinique sera mené dans la région de l’Upper River (partie orientale du pays), où le Medical Research Council (MRCG) dispose d’une station de terrain à Basse. Un système de surveillance sanitaire et démographique (SSDS) est en cours dans la rive sud et couvre une population d’environ 180 000 personnes. Il existe cinq centres de santé (Basse, Demba Kunta Koto, Fatoto, Gambissara et Koina) dans lesquelles les femmes enceintes peuvent être recrutées. Un essai clinique randomisé en grappes récemment mis en œuvre (dépistage et traitement programmé du paludisme pendant la grossesse au niveau communautaire pour améliorer la santé maternelle et infantile) a permis de recruter en 18 mois 1 852 femmes enceintes et de les suivre jusqu’à l’accouchement, avec une perte minimale à suivre (environ 6 %). Bien que la transmission du paludisme en Gambie ait considérablement diminué au cours de la dernière décennie, il existe encore une transmission importante dans cette région, principalement entre septembre et décembre, avec une prévalence du paludisme dans la population générale d’environ 30 à 40 %.
L’essai clinique sera conduit au centre de santé Lisungi, un établissement de santé de 81 lits, situé dans la banlieue de Kinshasa, où la transmission du paludisme est pérenne. Le taux de portage asymptomatique de Plasmodium falciparum est estimé à 23,1 % chez les enfants de moins de 5 ans. En 2016, plus de 15,3 millions de cas de paludisme et 33 997 décès liés à cette maladie ont été enregistrés. En moyenne, 60 accouchements sont enregistrés chaque mois à Lisungi. Ce site a bénéficié du soutien de l’EDCTP par le biais de l’essai Quinact (référence de la subvention MS.2010.10800.004).